De nouvelles traverses remplacées au rythme de 200 par heure
Soulever, enlever, remplacer, ajuster. Le train de renouvellement opéré pour les besoins des CFL par une entreprise externe avançait de manière frénétique et non moins précise ce vendredi 8 novembre 2024 au niveau de l’arrêt ferroviaire de Dippach-Reckange. Au cœur de l’opération : le remplacement, par mesure de précaution, de traverses en béton comportant un défaut de fabrication à l’origine d’un phénomène chimique dit alcali-silice.
Pour garantir la sécurité de leurs clients et clientes ainsi que celle de leur personnel et disposer du matériel en parfait état de fonctionnement pour la circulation des trains, les CFL ont décidé de remplacer quelque 10.000 traverses en béton sur une longueur cumulée de six kilomètres sur les lignes Luxembourg – Dippach-Reckange – Rodange – Athus respectivement Longwy.
Un chantier hautement technique qui repose sur le savoir-faire et l’intervention de spécialistes des CFL et d’une entreprise externe à plusieurs étapes cruciales.
Ce challenge a été réalisé par étape depuis le 1er novembre dernier et jusqu’au 13 novembre 2024 en fonction de la disponibilité du matériel spécialisé conduit par une équipe à l’expertise bien huilée et aux compétences rares en Europe.
À noter que le week-end des 5 et 6 octobre 2024, les CFL avaient déjà remplacé quelque 750 traverses dans les tronçons non concernés par le train de renouvellement.
Grâce à une connaissance du terrain, des techniques et métiers ferroviaires et une coordination adéquate entre les parties prenantes, les CFL ont assuré un déroulement optimal de l’ensemble de ces travaux pour maintenir au strict minimum l’impact sur le service à la clientèle. Des clientes et clients voisins du théâtre des travaux de remplacement à Dippach-Reckange qui, en se tenant à bonne distance, observaient le va-et-vient entre les traverses enlevées et les nouvelles mises en place.
Quelque 200 traverses ont ainsi été remplacées en moyenne chaque heure. Un rythme honorable lorsqu’on sait que chaque traverse en béton pèse 300 kilos contre 80 kilos pour les traverses en bois sur lesquelles les rails reposaient historiquement les 630 km du réseau ferré luxembourgeois. Alors qu’une traverse est posée tous les 60 centimètres, on peut donc estimer à plus d’un million le nombre de traverses sur l’ensemble du réseau ferré.
Ces traverses en bois sont amenées à disparaître totalement des principales lignes du réseau à la faveur d’un remplacement progressif entamé depuis plusieurs années par des traverses modernes en béton. Ce choix s’explique d’une part en raison de la durée de vie plus longue des traverses en béton : +/- 40 ans vs +/- 25 ans pour une traverse en bois. La fabrication en béton offre aussi une robustesse renforcée notamment pour accueillir des trains plus longs (offrant plus de places assises aux clients) et donc plus lourds.
Au terme de cette opération de renouvellement anticipé, les CFL appliquent leur priorité stratégique d’efficience en favorisant le recyclage de matériaux et l’économie circulaire. Les traverses retirées du réseau sont concassées pour récupérer et recycler séparément le béton et les déchets d’acier. Les paliers intermédiaires sont le seul élément non réutilisable. Ils sont éliminés par une entreprise de gestion des déchets au Luxembourg.
Comment s’opère la maintenance du réseau ferré luxembourgeois ?
Depuis les premières constatations jusqu’à la confirmation de la dégradation des traverses sur les lignes Luxembourg – Dippach-Reckange – Rodange – Athus respectivement Longwy, les CFL avaient pris des mesures spécifiques dont l’augmentation de la fréquence des contrôles individuels de l’état des traverses (tous les six mois, puis tous les quatre mois, puis tous les mois) notamment dans le cadre d’une tournée spéciale avec un contrôle visuel spécifique. La vitesse maximale avait également été réduite à 100 km/h à partir de juillet 2024 entre Bascharage-Sanem et Dippach-Reckange en raison de l’avancement de la dégradation des traverses sur ce tronçon.
La détection du défaut de fabrication est le fruit d’une approche de sécurité et de qualité maximales de la part du Gestionnaire d’Infrastructure des CFL qui applique des contrôles réguliers sur le réseau ferré via ses équipes de maintenance : contrôle visuel des voies (deux fois par an), contrôle par train de mesurage (deux fois par an) et train de contrôle par ultrasons (deux fois par an). À noter que ces tournées sont complétées notamment par le contrôle semestriel de chaque aiguillage, durant lequel plus de 100 points de contrôle sont évalués par aiguillage. Parmi les travaux effectués par les équipes de maintenance figurent également les tournées de ballast, servant à identifier d’éventuels défauts au niveau de cette partie de la voie.
Ces contrôles permettent de déterminer voire d’ajuster les plannings des différentes opérations de maintenance, d’entretien voire de renouvellement programmées chaque année. Pour 2024, le programme des travaux d’entretien et de maintenance prévoyait par exemple le renouvellement de plus de 13 kilomètres de voies, la pose de 20.000 traverses ainsi que l’installation de 25 aiguillages.