« Sécurité et qualité au cœur des tests des Coradia »
La première rame « Coradia Stream High Capacity » des CFL est arrivée au Luxembourg pour réaliser des tests d’homologation. Pour le responsable de la coordination de ce projet historique, cette étape s’inscrit dans un processus minutieux de préparation afin de garantir qualité de service et sécurité aux clients des CFL.
L’enthousiasme de l’assistance était palpable le vendredi 6 janvier 2023 en après-midi au Centre de Remisage et de Maintenance des CFL à Luxembourg-Bonnevoie pour découvrir l’automotrice 2403 « Coradia Stream High Capacity ». Aux côtés du Vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, du Président du Conseil d’Administration des CFL Jeannot Waringo, le Directeur Général des CFL, Marc Wengler, a réceptionné la première automotrice parmi les 34 commandées fin 2018 au constructeur Alstom et qui constitueront les séries 2400 et 2450 des CFL.
Arrivée d’Arlon (B) où des essais avaient été effectués sur le réseau belge, cette automotrice est actuellement testée sur différentes lignes ferroviaires du Luxembourg en vue de l’homologation indispensable des « Coradia Stream High Capacity ». Au niveau des CFL, ces opérations sont coordonnées par une équipe pluridisciplinaire placée sous la responsabilité de Mike Strotz, Project Manager pour l’acquisition de ce matériel au sein du Service Trains et Matériel des CFL.
Comment se déroulent les préparatifs au Luxembourg de la mise en circulation de ce nouveau matériel roulant ?
Mike Strotz (M.K.) : On peut dire que les préparatifs remontent à l’origine de la commande puisque la construction et la préparation initiale de ces rames chez Alstom correspondent à un cahier des charges défini en fonction des spécificités du réseau luxembourgeois et de nos priorités stratégiques, dont la sécurité de nos clients et de nos collaborateurs qui est non négociable.
L’utilisation de ces nouvelles séries sur trois réseaux ferrés pour les besoins des liaisons transfrontalières avec la Belgique et la France, cette utilisation a également été prise en compte dès le début. Les préparatifs de la mise en circulation représentent une succession d’échanges réguliers avec les parties prenantes impliquées en interne ainsi qu’avec le constructeur Alstom, l’entreprise de certification Certifer / Belgorail qui se charge des campagnes de tests, l’ACF (Administration des Chemins de Fer Luxembourgeoise) et l’ERA (European Railway Agency) de l’Union Européenne.
Les campagnes de tests sont, en quelque sorte, saucissonnées pour obtenir le maximum de résultats selon différentes configurations. Ce suivi minutieux du cahier des charges et ces contacts permanents s’explique d’autant plus par le caractère historique de cette commande au budget de l’ordre de 400 millions d’euros.
Notre objectif est de faire bénéficier nos clients de ce nouveau matériel ferroviaire progressivement dès le début 2024.
Mike Strotz
On peut parler d’une préparation internationale qui se justifie par l’orientation transfrontalière du matériel roulant des CFL…
M.K. : Comme je l’évoquais, ces 34 automotrices seront – à l’image de la plupart des rames des CFL – amenées à circuler dans les régions voisines de la Belgique et de la France, l’Allemagne n’étant pas prévue pour cette série d’automotrices. Il est donc nécessaire de réaliser également des tests chez nos voisins pour valider la compatibilité avec les infrastructures ferroviaires pays par pays afin d’obtenir l’homologation pour le périmètre d’exploitation défini, comme demandé par l’agence ferroviaire européenne ERA (European Railway Agency) compétente pour autoriser la mise en service de trains circulant sur plusieurs pays.
Les essais en Belgique sont terminés, ceux prévus en France le seront en février et nous avons donc débuté nos campagnes au Luxembourg sous l’égide de l’entreprise de certification Certifer/Belgorail. Notre objectif est de faire bénéficier nos clients de ce nouveau matériel ferroviaire progressivement dès le début 2024. Les automotrices seront livrées entre 2023 et 2025, elles permettront aux CFL d’accroître de 46 % le nombre de places assises à l’horizon 2025-2026.
Quel est le planning des tests prévus au Luxembourg ?
M.K. : Les campagnes d’essais ont commencé le 8 janvier et s’achèveront fin mars pour l’automotrice en unité simple, sachant que chaque campagne d’essais comprend cinq séries de tests qui sont, là aussi, réalisés selon plusieurs configurations, en variant la longueur du train en formant des unités multiples.
L’automotrice sera testée sur plusieurs lignes du pays et ce durant la nuit pendant les quatre premières campagnes d’essais, la cinquième et dernière se déroulera en journée en activité normale. Ces tests permettront de s’assurer que le nouveau matériel roulant répond à toutes les exigences de sécurité et d’exploitation, en tenant compte notamment de l’interopérabilité transfrontalière.
Quelle importance a été donnée à la consommation énergétique des trains dans le choix du fournisseur ?
M. K. : Lorsque nous avons émis un appel d’offres, nous avons demandé aux industriels qui souhaitaient postuler de respecter une certaine limite de consommation électrique et de nous fournir des projections de consommation de leur matériel, sachant que les nouvelles générations consomment moins que les précédentes à cause de l’évolution technologique. La série 2400/2450 est une construction en aluminium plus légère comparé à du matériel comparable des CFL construit en acier. Pour couronner le tout,en cours du projet il fût décidé d’ajouter le système « Automatic Train Operation » (ATO) aux « Coradia Stream High Capacity » des CFL, une technologie assez récente dont l’un des buts majeurs est la réduction en consommation énergétique. Les projections fournies par Alstom vont nous servir de base pour monitorer la consommation en situation réelle et opérer les ajustements qui seraient nécessaires avec le fournisseur.
Ces automotrices sont aussi agréables à vivre que fonctionnelles.
Mike Strotz
Comment vivez-vous ce projet à titre personnel ?
M. K. : C’est avant tout l’aventure d’une équipe de base de 7 personnes de différents départements du Service Train et Matériel La bonne conduite de ce projet est aussi possible grâce à un travail transversal au sein des CFL, avec l’appui, du service achat, du service informatique, du service juridique ou encore des responsables de nos personnels d’accompagnement des trains.
A titre personnel, j’apprécie véritablement ce projet qui me permet de travailler à la pointe de la technologie, d’apprendre de nouvelles choses, de vivre de l’intérieur la validation d’une commande d’une telle ampleur. L’aspect transversal et la mise en relation des différentes parties prenantes internes et externes est véritablement passionnante.
Que pouvez-vous indiquer aux voyageurs sur ces « Coradia Stream High Capacity » en guide de mise en appétit ?
M. K. : Ces automotrices sont aussi agréables à vivre que fonctionnelles. Nous avons été attirés par l’attention apportée à un design moderne, reflétant au maximum l’image de marque des CFL, ainsi qu’au confort du voyageurs – tant en termes d’espaces que de luminosité – ainsi qu’à la connectivité avec la présence à bord du Wifi, de prises USB ou encore d’écrans pour l’affichage des informations voyageurs. Sans oublier de larges espaces pour les vélos et les personnes à mobilité réduite. Nous avons hâte de les faire découvrir à nos clients en avant-première dans le courant de l’année….
Les Coradia Stream High Capacity en 5 chiffres clés
- 160,6 m : la longueur des voitures de la série 2450 (82 m pour la série 2400)
- 1026 : le nombre de places assises pour l’unité multiple 2400+2450 (692 pour la série 2450 et 334 pour la série 2400)
- 80 : le nombre de places réservées aux clients à mobilité réduite, aux clients avec poussette ou aux vélos par automotrice de la série 2450 (40 pour la série 2400).
- 88 : le nombre de place en 1ère classe par automotrice de la série 2450 (44 pour la série 2400)
- 24 : le nombre de places pour bicyclettes par automotrice de la série 2450 (12 pour la série 2400)