Comment les CFL s’adaptent aux variations de la météo
Frimas ou canicule, à chaque saison ses paramètres à surveiller. Alors que le changement climatique conduit à un hiver plus doux et des canicules récurrentes en été, les CFL sont sur le qui-vive tout au long de l’année pour assurer la bonne marche des infrastructures ferroviaires.
Pour les CFL, la continuité de service est avant tout une question d’organisation, peu importe la saison. Hormis l’arrêt de la circulation ferroviaire qui serait imposé par des conditions météorologiques exceptionnellement défavorables, les équipes des CFL sont parées pour répondre aux variations du thermomètre et permettre ainsi à leurs clients d’atteindre leur destination en toute sécurité.
Afin de jauger les actions à entreprendre, les CFL disposent de trois stations de surveillance de la température des rails sur le réseau ferré : à Luxembourg-Ville, à Esch-sur-Alzette et à Mecher. Reliées en temps réel au Gestionnaire d’Infrastructure, elles offrent une vue globale sur l’évolution des températures et de comprendre en direct les conditions auxquelles sont soumises les infrastructures.
Des brigades face au gel
Si la neige se fait plus rare, une chaîne de vigilance est mise en place durant les périodes plus froides pour assurer le confort et surtout la sécurité des clients et du personnel, priorité absolue des CFL.
Au cœur du dispositif, chaque « brigade » régionale du Gestionnaire d’Infrastructure est mobilisable 24/7 dans les gares et arrêts ferroviaires dont elle a la charge. Soit une cinquantaine de collaboratrices et collaborateurs du service Maintenance Infrastructure des CFL qui sont épaulés, en cas de besoin, par une entreprise externe. En cas de gel ou de neige, ils interviennent respectivement pour saler et dégager les accès aux gares et arrêts ferroviaires ainsi que leurs quais avec des chasse-neiges.
Une sécurité partagée
Le personnel d’accompagnement des trains est aussi à même de signaler la présence de gel sur des quais auprès des postes directeurs qui se chargent de la circulation des trains par région. Ceux-ci vont ensuite avertir la brigade compétente pour intervenir dans les meilleurs délais.
Entre le déclenchement de l’alerte et le dégagement de tous les quais d’une même ligne, plusieurs heures sont logiquement nécessaires aux brigades pour réaliser l’ensemble des opérations. La sécurité étant partagée par toutes et tous, les clients des CFL sont toujours appelés à faire preuve de vigilance sur les quais en cas de gel ou de neige.
Du chauffage pour les appareils de voie
Ennemie des appareils de voie, la glace pourrait se former sur les éléments mobiles des aiguillages en cas de basses températures. Ce qui pourrait engendrer des désagréments dans le bon fonctionnement de la circulation ferroviaire. Mais l’enlèvement manuel du givre appartient au passé sur la plupart des lignes empruntées par les clients des CFL. À partir de cinq degrés, des systèmes de chauffage sont enclenchés sur les éléments mobiles des aiguillages pour prévenir le blocage en raison du gel pouvant être à l’origine de fortes perturbations.
Une équipe des CFL reste mobilisée pour opérer au niveau des appareils de voie qui ne sont pas encore équipés de ce dispositif. Le cas échéant, des tournées sont aussi organisées pour décrocher des stalactites éventuelles aux entrées des tunnels et sur les ouvrages d’art.
40 degrés, la température pivot
Lorsque l’hiver est passé, une « tournée de conformité » – indépendante des programmes de maintenance et d’entretien – est réalisée au printemps par le Gestionnaire d’Infrastructure sur l’ensemble du réseau ferré. La bonne disposition du ballast, essentiel pour le maintien des rails, est particulièrement scrutée et fait l’objet de mesures – si nécessaire – par une équipe dédiée du Gestionnaire d’Infrastructure.
En cas de hausse substantielle du thermomètre, en l’occurrence dès que la température des rails dépasse 40 degrés sur le réseau ferré, une tournée d’inspection se déroule au plus tard dans les six jours qui suivent. À nouveau, le ballast est scruté pour constater d’éventuelles « poussées » des pierres par les rails qui se dilatent. Si tel est le cas, des travaux sont réalisés rapidement pour continuer à assurer la sécurité de l’exploitation ferroviaire.
Autre cap : celui des 45 degrés. Une tournée est organisée dans la journée même du dépassement de cette température pour repérer une anomalie éventuelle au niveau des rails particulièrement soumis à l’ensoleillement et à l’accumulation de chaleur. La tournée d’inspection sera répétée lors de chaque douzième dépassement des 45 degrés. À noter que l’adaptation des techniques de pose et l’évolution de la composition des nouveaux rails augmentent leur résistance à la contraction (par grand froid) et à la dilatation (pas grande chaleur).
Lorsqu’on sait que le réseau ferré luxembourgeois a été soumis durant les derniers étés à des températures aux alentours des 50 degrés, on comprend mieux le besoin de maintenir un tel dispositif. D’été en hiver, organisation, technologie et savoir-faire des collaborateurs des CFL se combinent pour éviter un coup de chaud sur le réseau.
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