Construire pour l’avenir, une nécessité

travaux/projets
// 8 juillet 2016

«Une partie de la ligne ferroviaire Luxembourg – Troisvierges a été barrée et des bus de substitution ont été déployés afin de permettre aux voyageurs d’atteindre leur destination». Tels sont les termes d’un communiqué des CFL qui ne peuvent pas toujours plaire aux voyageurs. Une analyse des arrière-plans des travaux prévus démontre pourtant l’importance des chantiers.

Il existe trois formes de chantiers sur des lignes ferroviaires : des petits travaux d’entretien de la voie, des travaux d’entretien importants nécessitant le remplacement de sections de voie entières et finalement, des travaux dans le cadre de nouveaux projets comme p.ex. nouvelles lignes ou  nouveaux quais. A ces travaux s’ajoutent les chantiers externes ayant une influence directe sur le trafic sur les différentes voies ferroviaires, comme p.ex. la construction d’un pont routier ou d’un bâtiment à proximité des voies.

Planifier à long terme et tenir compte de nombreuses variables #workingforyou

Il est intéressant de savoir qu’un chantier ne se crée pas du jour au lendemain mais qu’il fait l’objet d’une planification à long terme. «L’ensemble des chantiers, aussi bien les petits projets que ceux de grande envergure, font l’objet d’une planification établie jusqu’à trois années à l’avance – et ceci pour l’ensemble des étapes, allant de l’étude à l’exécution des travaux » expliquent Lucien Brosius et Armand Thull, responsables de la coordination des chantiers de  la ligne du Nord (ligne 10). Afin de permettre que des travaux de modernisation et de construction d’un nouveau quai puissent être effectués en répondant aux plus hauts critères d’exactitude, l’ensemble des travaux individuels est détaillé et déterminé plusieurs années à l’avance. Ceci est l’unique manière d’éviter qu’une ligne ferroviaire soit par exemple barrée inutilement à plusieurs reprises.

Surtout parce les travaux touchent, dans la plupart des cas, non seulement le segment de voie en question, mais concernent aussi bien la caténaire  que la technique de commande et de surveillance, plus précisément les postes d’aiguillage respectifs. Malgré ces efforts, les clients sont pourtant contraints d’accepter certaines limitations du trafic ferroviaire, entre autres du fait que les dates de barrage des lignes ferroviaires dépendent des horaires de l’ensemble des trains, aussi bien nationaux qu’  internationaux.

La planification de chantiers – une tâche complexe

Il va donc de soi que les CFL ne peuvent pas tout simplement barrer des lignes ferroviaires sur lesquelles circulent des trains internationaux. La planification de chantiers peut donc être comparée à la recherche d’une solution à un problème de mathématiques complexe qui doit tenir compte de multiples variables, à savoir l’ensemble des horaires des trains nationaux et internationaux. A cela s’ajoute le fait qu’il est impossible de barrer simultanément plusieurs tronçons d’une même ligne ferroviaire  vu les désagréments que ces barrages entraineraient pour les clients. Il incombe donc aux décideurs de choisir comment, quand et où un chantier sera organisé. «Nous devons faire des compromis au quotidien afin d’exécuter les travaux tout en permettant à nos clients de rejoindre leur lieu de travail ou leur domicile aussi aisément que possible.» C’est dans cet esprit, que la plupart des travaux est placée dans la période des vacances scolaires, des week-ends ou pendant la nuit.

Relever le défi d’une demande toujours croissante

Des travaux sur les voies ne posaient pas encore de problèmes il y a 50 ans, car le nombre de trains qui circulaient jour et nuit était largement inférieur à celui d’aujourd’hui. De nos jours, la cadence des départs a été multipliée, compliquant ainsi la mise en œuvre de travaux. En dix ans seulement, le nombre de voyageurs a connu une progression de plus de 50 pour cent. A la fin de l’exercice précédent 22,5 millions de voyageurs ont été comptés – et ceci sur un même nombre de voies.

Construire pour l’avenir, mais quand ?

Chaque année, la plupart des travaux est planifiée pour la période des vacances de Pâques et de Pentecôte ainsi que pour la fin des vacances d’été. Les travaux ne peuvent être effectués pendant les mois hivernaux à cause des températures froides. Parallèlement les travaux ne peuvent pas non plus avancer lors des mois de juillet et d’août, la chaleur provoquerait des tensions excessives dans les voies fraichement posées.

Les congés collectifs de l’industrie du bâtiment peuvent, eux aussi, compliquer les travaux. Si cela s’avère inévitable, une autorisation spéciale devra être sollicitée afin d’éviter que les travaux soient retardés.

Offrir des alternatives : l’utilisation de bus de substitution

Une fois que la période des travaux aura été définie, des bus de substitution devront être mis à disposition afin de permettre aux voyageurs de rejoindre chaque jour leur lieu de travail sans problème . A noter que dans le ferroviaire, la possibilité de dévier un train sur une autre voie n’existe pas dans la plupart des cas. Face à cette contrainte, les CFL organisent des bus qui desservent les arrêts du tronçon barré et des trains supplémentaires circulant sur les tronçons non barrés. Ces tâches très exigeantes en termes de personnel représentent un véritable défi pour les CFL. « Nous prenons toujours ces décisions dans l’intérêt des clients, même si les passagers n’en ont pas toujours conscience. » Il existe une solution pour chaque chantier et pour chaque barrage d’une ligne –même si elle s’avére complexe. . «Nous apprenons de chantier en chantier».

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