Nouvelle ligne Luxembourg – Bettembourg : les travaux avancent à grands pas
Une nouvelle ligne ferroviaire est en train de voir le jour entre Luxembourg et Bettembourg. Cependant, le projet va loin au-delà de la simple pose de deux voies supplémentaires. Depuis plusieurs années, les CFL se frayent littéralement leur chemin en direction d’une nouvelle ligne, notamment avec le soutien de partenaires externes dans le secteur de la construction. Pas moins de huit ouvrages d’art sont construits le long des sept kilomètres de la ligne, dont l’un des plus grands ponts ferroviaires du type « Bow-String » en Europe (retrouvez un reportage sur celui-ci dans cet article blog).
Un autre, l’OA7 (Ouvrage d’Art 7), est actuellement en construction à la hauteur de Livange. Fin 2024, ce nouveau passage souterrain ferroviaire permettra au trafic routier de la N31 d’enjamber les deux voies de la nouvelle ligne. Des travaux spectaculaires qui posent des défis intéressants, aussi bien au niveau de génie civil que du bâtiment.
700.000 mètres cubes de terres terrassés
« La simple construction d’un nouveau pont ne suffit pas si une voie ferrée doit passer en-dessous de celui-ci », nous explique Gilles, qui coordonne avec quatre autres collègues les travaux sur différentes parties de la nouvelle ligne. Pour permettre que la nouvelle ligne puisse circuler entre Luxembourg et Bettembourg (et vice-versa), une distance de sept mètres doit être garantie en-dessous du pont routier de l’OA7.
Le fait d’enlever, à cet endroit précis uniquement, un grand volume de terre n’est toutefois pas possible, les trains ne pouvant que franchir que de faibles pentes. Pour atteindre l’objectif d’une pente maximale de 12,5‰ sur le tracé de la nouvelle ligne (1,25 mètre de dénivelé est franchi sur 100 mètres de parcours), les travaux de terrassement s’étendent sur plusieurs kilomètres en amont et en aval de l’ouvrage. Au total, les travaux de terrassement sur la nouvelle ligne représentent un volume de terrassement de bien plus d’un demi-million de mètres cubes de terres. Cela correspond au chargement d’environ 70.000 camions.
Deux culées pour le nouveau passage souterrain ferroviaire
Récemment les deux culées de l’OA7 ont été coulées en béton. Celles-ci présentent des caractéristiques impressionnantes : 12 mètres de haut, 23 mètres de long et plus d’un mètre de large.
Pour chacune des culées il a fallu compter à peu près 400 mètres cubes de béton qui, grâce au coffrage affectueusement réalisé, ont donné la forme aux culées. Une tâche qui est loin d’être facile, surtout si le résultat ne laisse aucune marge d’erreur. Pour éviter toute imperfection, la pression et le volume du béton ont été contrôlés en permanence. Afin de ne pas dépasser la pression maximale autorisée dans le coffrage, le bétonnage a été effectué à une vitesse prédéfinie. La pression du coffrage a été contrôlée en permanence à l’aide de capteurs positionnés précisément.
La poursuite du projet prévoit la construction du tablier qui, d’ici la fin de l’année, offrira l’espace nécessaire à deux voies de circulation, deux trottoirs ainsi que deux bandes d’arrêt d’urgence.
Les travaux avancent : également au niveau du tracé de la nouvelle ligne
Pour que rien n’empêche les travaux de construction de la voie elle-même, de nombreux travaux préparatoires sont nécessaires. Ainsi, la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire, située en partie dans une zone d’inondation et à proximité de points d’eau, présuppose une plateforme solide. Ainsi, les travaux de fondation entamés l’année passée se poursuivront en 2024, notamment avec la mise en place de colonnes ballastées – des travaux indispensables pour assurer la stabilité du tracé par lequel passeront jusqu’à 8 trains par heure en direction ou en provenance de la France.
À partir de l’ouvrage d’art dit « saut-de-mouton », c’est-à-dire l’endroit où le tracé de la nouvelle ligne croise, en hauteur, le tracé de la ligne existante et jusqu’à « l’Aire de Berchem » des travaux de renforcement de sol supplémentaires sont effectués dû à la proximité de la « Bibeschbaach » environnante. Pour permettre la stabilité nécessaire du sol, plus de 1.000 inclusions rigides viennent s’ajouter aux colonnes ballastées pour renforcer le sol. Au total, plus de 3.000 de ces colonnes seront installées le long d’un tracé d’à peine deux kilomètres, dont quelque 200 colonnes ballastées restantes qui seront effectuées dans les prochaines semaines.
Et la suite ?
Outre les travaux de construction au niveau du pont (OA7), ainsi que les travaux de terrassement et de fondation mentionnés, d’autres travaux préparatoires sont en cours, comme notamment la construction de fondations caténaires et de signalisation (support en béton pour les poteaux caténaires et en acier pour les signaux), ainsi que de la pose de câbles et de fossés ouverts et fermés pour l’évacuation des eaux le long de la ligne. Près de 150 kilomètres de câbles seront posés et permettront ainsi les fonctions de signalisation, de radio et d’aiguillage. Des fossés ouverts et fermés sont également mis en place pour assurer l’évacuation des eaux le long du tracé de la voie. Une fois les travaux de terrassement et de fondation achevés, la préparation de la partie inférieure de la voie proprement dite (préballastage) se fera également au courant de l’année à venir. Pour ce faire, 70.000 tonnes de ballast seront réparties sur les sept kilomètres de la ligne.
Nous continuerons à suivre le déroulement et l’évolution des travaux et vous proposerons sur le blog CFL des aperçus intéressants sur le monde fascinant de la nouvelle ligne.