Simulateur de conduite aux CFL : La maîtrise par la pratique

sécurité
// 1 avril 2020

Le saviez-vous ? Les CFL disposent d’un simulateur de conduite à la formation de leurs futurs conducteurs de trains. Hormis de nombreuses heures de conduite accompagnée, passées sur le terrain, en conditions réelles et en compagnie d’instructeurs, les conducteurs de trains CFL dits « mécaniciens » profitent d’un simulateur de conduite pour mettre en pratique leurs connaissances acquises durant une formation d’environ un an.

De la théorie à la pratique

Comme pour le permis voiture, il s’agit de maîtriser la théorie avant de passer à la pratique. En vue de l’obtention des certifications donnant droit à la conduite, le futur conducteur CFL étudie son environnement de travail, son rôle et sa responsabilité dans l’exploitation de transport ferroviaire, mais aussi et surtout les réglementations et spécificités des infrastructures ferroviaires luxembourgeoise, allemande, française et belge.

Le candidat se penche sur le matériel roulant circulant sur le réseau ferré CFL, en passant en revue les exigences techniques des engins moteurs. Des cours pratiques portent notamment sur l’emplacement des appareils de conduite et le fonctionnement des systèmes de commande pour la mise en service du matériel roulant, ainsi que sur le dépannage des engins moteurs. Une fois sa licence de conduite en poche, l’élève profite d’un stage pratique s’étalant sur 4 mois. De premières heures de conduite en conditions réelles, supervisées par un tuteur, ainsi que par des conducteurs expérimentés, permettent au candidat de faire ses preuves sur le terrain.

C’est environ après 6 mois suivant le début de sa formation, que l’apprenti conducteur de trains CFL passe ses premières heures de conduite sur simulateur.

Pourquoi ce simulateur ?

De la lecture de la signalisation, à l’anticipation au freinage, en passant par le maniement des divers outils de communication opérationnelle, le simulateur vous apprend à gérer le parcours de votre train dans son ensemble, que ce soit dans des conditions de circulation que l’on qualifiera de normales, c’est à dire sans encombre, ou en situation dite ‘’dégradée’’.

Un conducteur doit pouvoir réagir rapidement et de manière adéquate en toute situation de conduite sur le réseau ferré, y compris des situations dégradées plus ou moins rares. Un obstacle sur les voies ou une perturbation à un passage à niveau, une coupure d’alimentation des caténaires. Plusieurs cas peuvent être reproduits sur les écrans du simulateur de conduite CFL. Le candidat apprend, en outre, à reconnaître et à gérer les anomalies de signalisation, sinon à appliquer les bons gestes en cas de réception d’une alerte radio.

Il sera possible de simuler la conduite de nuit, y compris des conditions climatiques plus rudes, comme les averses de pluie ou de neige, voire le brouillard.

Le « debriefing » est une étape très importante après chaque exercice sur simulateur. En effet, chaque session est suivie d’un dialogue constructif entre l’instructeur et le candidat. Le but est de rendre ce dernier attentif à d’éventuelles erreurs commises pendant l’exercice, pour permettre immédiatement un recadrage. L’expression « C’est en forgeant qu’on devient forgeron » prend ici tout son sens !

Quelle est l’impression générale des candidats après une séance sur simulateur ?

Chaque formation initiale de conducteur est suivie d’un examen de clôture théorique et pratique. L’examen au simulateur est un point déterminant dans le processus d’apprentissage. Cela permet de vérifier si, avant qu’il ne circule seul dans un train commercial, le candidat applique bien les bons gestes. Il arrive, même aux conducteurs expérimentés, d’être nerveux en situation d’examen. Il ne faut pas oublier que le simulateur est utilisé pour apprendre à gérer des situations de conduite dans des conditions plus ou moins difficiles. En ce sens, la dextérité à la conduite, à commencer par l’anticipation au freinage, reste un premier défi à relever pour la plupart des candidats. D’où tout l’intérêt d’une pratique régulière et poussée de la conduite sur un simulateur comme celui des CFL.

Un formateur coordonne la session à partir de son poste

Le simulateur sert-il aux conducteurs de trains CFL expérimentés ?

Un conducteur de trains, quelle que soit son expérience, est amené à s’exercer ponctuellement sur le simulateur.

En fonction des objectifs de formation, le simulateur reste un atout phare pour mettre la théorie en pratique. A noter que contrairement à ce que prévoit la loi allemande pour nos homologues de la DB (Deutsche Bahn), le passage une fois par an sur le simulateur de conduite n’est pas encore une obligation légale au Luxembourg.

Dans tous les cas, une fois leur apprentissage achevé et leur aptitude à la conduite attestée, les conducteurs CFL sont confiés à la cellule « encadrement conduite » et ses dits « coachs » pour passer continuellement des formations continues. Un accompagnement à la conduite par un instructeur est d’ailleurs prévu tous les 6 mois.

Categories
sécurité