L’orchestre des travaux de la nouvelle ligne Bettembourg-Luxembourg
Difficile d’ignorer qu’une nouvelle ligne ferroviaire va voir le jour entre Bettembourg et Luxembourg. À partir de 2027, elle accueillera les premiers trains internationaux en provenance et à destination du Luxembourg ou de la France.
Sur et le long du tracé de la future nouvelle ligne Bettembourg – Luxembourg, de nombreux engins de chantier du secteur de la construction s’activent. Sur le deuxième des quatre tronçons de ces importants travaux, le « tronçon 2 », des travaux spéciaux de génie civil sont en cours sur le remblai de la ligne.
Pour ce faire, pas moins de 200.000 mètres cubes de terre seront déplacés jusqu’en mai 2024 afin de respecter le tracé de la ligne. Outre ces mouvements de terre considérables, l’augmentation de la capacité portante du sol de fondation, sur lequel passeront à l’avenir plusieurs centaines de tonnes de matériel roulant, joue un rôle important dans cette partie du tracé. Un besoin justifié notamment par la présence de la rivière Bibeschbaach voisine.
Pour que le sol de fondation dispose de la résistance nécessaire, il doit être renforcé. Sur ce tronçon de près de deux kilomètres, la méthode dite des « colonnes vibrantes » est exploitée en recourant à des vibreurs de plusieurs mètres de haut qui, à première vue, ont plus en commun avec l’industrie pétrolière qu’avec la construction de voies ferrées.
Les plus avertis reconnaitront ce type de machines qui enfoncent dans le sol des colonnes pouvant atteindre 12 mètres de profondeur et qui le remplissent de gravier, lequel est à son tour compacté. C’est ainsi que se forment peu à peu des colonnes vibrantes qui, avec un diamètre considérable de 80 centimètres, viennent consolider le sol de fondation. 3.000 colonnes doivent être construites sur ce seul tronçon de deux kilomètres. Elles sont souvent séparées entre elles par une distance de seulement 1,5 mètre. La puissance de ces machines se ressent littéralement dans le corps : les vibrations provoquées sont en effet clairement perceptibles dans le sol, malgré les distances de sécurité considérables.
La vue vers le sud en direction de Bettembourg permet de constater le travail orchestré par les nombreux camions. Certains jours, ils sont plus de 50 sur le site comme nous le révèle le chef de projet. Ils jouent un rôle important dans la préparation de la future plateforme de la nouvelle ligne de train. Côté nord, il s’agit de réaliser le raccordement au « pont de tous les superlatifs », le fameux OA14 et, côté sud, d’obtenir la profondeur nécessaire pour que les trains puissent passer sous le nouveau pont qui élèvera la N31 au-dessus des voies. Une attention particulière est ici accordée à la pente du tracé. En effet, les pentes trop raides représentent un défi particulier pour la circulation des trains.
L’activité des véhicules de chantier, la motivation de toutes les personnes présentes. Tout indique que l’histoire de la mobilité s’écrit entre Bettembourg et Luxembourg. Les premiers trains internationaux devraient circuler sur la nouvelle ligne ferroviaire dès 2027. À partir de ce moment, la ligne existante sera entièrement dédiée à la circulation des trains nationaux de la ligne 60 (Luxembourg – Esch/Alzette – Rodange).
Cette séparation présente deux avantages : d’une part, des capacités supplémentaires (d’ici 2028, 50% de places assises supplémentaires sur les lignes en direction/en provenance de Thionville/Metz et jusqu’à 8 trains par direction sont possibles) et d’autre part, une amélioration de la ponctualité grâce à la séparation physique de l’exploitation des trains des deux lignes (les perturbations sur une ligne ne se répercutent pas sur l’exploitation des trains de l’autre ligne).
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