À Wasserbillig, la remise à « loco » rénovée devient un monument classé
Où se situe la centrale de vidéosurveillance ? Comment un collaborateur des CFL peut-il savoir où une alarme incendie a été déclenchée ? La réponse est : au BMS. Un acronyme inconnu du grand public qui signifie « Building Management System ». Ce qui, à première vue, n’est pas vraiment plus parlant.
Pour simplifier, le BMS est une centrale dans laquelle différents éléments peuvent être surveillés, comme les images de vidéosurveillance dans les gares et leurs parkings ou encore les éléments connectés, c’est-à-dire les bâtiments et équipements dotés de la technologie IoT (Internet of Things). Grâce à la centralisation des éléments dans le BMS, les problèmes peuvent être détectés et résolus plus rapidement – un atout supplémentaire en matière de service à la clientèle.
Outre le bâtiment existant depuis 2011 à Belval, une nouvelle centrale de type BMS est actuellement en construction à Wasserbillig. D’autres viendront encore, notamment à Luxembourg-Ville et à Rodange. Le projet de Wasserbillig se distingue toutefois par une caractéristique intrinsèque. Il ne s’agit pas d’un immeuble conventionnel mais d’une ancienne remise à locomotives qui a été choisie comme lieu d’implantation.
« Nous ne voulions pas construire une boîte grise supplémentaire »
Roberto, Responsable du projet BMS de Wasserbillig
Il ne s’agit pas non plus de n’importe quelle remise à locomotives, mais d’un morceau d’histoire, comme nous l’explique Roberto, responsable du projet de BMS de Wasserbillig : « Nous voulions protéger ce bâtiment qui est un témoin du 19e siècle ». Le site était d’autant plus approprié qu’il se trouvait à proximité de la gare existante.
« En tant que CFL, nous ne voulions pas construire une ‘boîte grise’ supplémentaire pour le BMS, d’autant plus que l’ancienne remise à locomotives offre l’espace nécessaire pour les installations modernes. Le bâtiment séduit par ses courbes et la finesse de sa maçonnerie. Nous nous devions de le conserver.»
C’est dans cet esprit que les plans de rénovation ont été établis. Le tout, bien sûr, en stricte conformité avec la norme BIM (pour en savoir plus sur l’utilisation du Building Information Modeling par les CFL, cliquez ici). Comme il est d’usage lors d’une rénovation complète en intérieur, la façade et les aspects extérieurs n’ont pas été modifiés. Seule la toiture sera démontée dans les règles de l’art et renforcée afin de pouvoir supporter les futures installations techniques (éclairage, ventilation).
Un enthousiasme partagé
L’intérieur du bâtiment a dû, quant à lui, être adapté en fonction de la future affectation des lieux. Les fosses qui servaient autrefois, par exemple, à changer l’huile de l’ancien matériel roulant, sont transformées en une grande chape résistante.
Les immenses portiques typiques des hangars ferroviaires du 19e siècle seront également conservés, mais une nouvelle porte sera installée pour faciliter l’accès au BMS. À l’intérieur, un environnement de travail moderne sera créé, offrant l’espace nécessaire à 4-5 collaborateurs des CFL et à la technique nécessaire. Un projet enthousiasmant pour les CFL qui a reçu également l’adhésion de la commune de Wasserbillig et de l’INPA (Institut national pour le patrimoine architectural).
« Les plans des CFL et la transformation prévue ont tellement plu qu’ils ont conduit à ce que la remise à locomotives, telle que conservée, soit classée monument historique », ajoute Roberto avec fierté. « Dans ce bâtiment, l’ancien et le nouveau se côtoient avec harmonie », poursuit-il. « Le patrimoine architectural rencontre les techniques les plus modernes, ce qui nous permettra d’organiser la maintenance et l’entretien de nos bâtiments de manière plus efficace. Pour le client, cela signifie une résolution plus rapide des problèmes, par exemple en cas de pannes techniques à l’intérieur des gares, et une maintenance plus rapide du matériel de vidéosurveillance – si cela s’avère nécessaire. »
Les BMS ou Building Management Systems sont des centrales de surveillance des installations techniques connectées sur le réseau (systèmes d’alarme, détecteurs d’incendie, vidéosurveillance, etc.). Depuis 2011, le premier bâtiment BMS est opérationnel à Belval. À Wasserbillig et Rodange, il est également prévu de construire des BMS satellites qui pourront, si nécessaire, remplacer le BMS central amené à être construit à Luxembourg-Ville.